Historique du projet

C'est un projet concret de transport à câbles reliant Gières Uriage et Chamrousse, qui a été soumis en janvier 2004 par le Conseil Général de l’Isère aux communes concernées (en mars à la commune de Venon).
Il a été demandé à celles-ci de délibérer sur “le principe d’engager des études d’avant projet qui auront pour objectif d’affiner les enjeux économiques, techniques et juridiques” d’un téléphérique public dans le but d’apporter “une réponse concrète et pertinente à la question de l’évolution des encombrements routiers sur ce secteur geographique”.
Il est à noter que le Conseil Général de l’Isère, sous la plume de M. Baietto, tient à souligner dans cette demande que “l’intérêt pour ce projet s’est même manifesté immédiatement par l’initiative d’une collectivité de constituer une réserve sur son plan local d’urbanisme”.
Ce transport à câbles ayant, selon ses promoteurs, une double vocation-desserte périurbaine et desserte de la station de Chamrousse, a été présenté comme la meilleure, voire la seule, solution pour résoudre les problèmes de trafic routier dans la combe d’Uriage.

Les initiateurs
Monsieur Pierre Jaussaud, alors professeur à l’INPG et président de l’ADTC, Association pour le Développement des Transports en Commun. C’est lui qui a conduit ses étudiants sur le projet du téléphérique et qui en a assuré la promotion. Il a été, à la suite de cette initiative, désavoué par le bureau de l'ADTC ; il a démissionné de son poste de président et a quitté l'association.
Monsieur Baïetto, Conseiller Général représentant le Conseil Général de l’Isère qui engagerait et financerait le projet.

La gare de départ
Quatre hypothèses pour le départ sont envisagées :
1. Gare de départ située près de la future gare SNCF de Saint Martin d’Hères (quartier Malfangeat)
2. Gare de départ située au Domaine Universitaire
3. Gare de départ située près de la gare SNCF de Gières
4. Gare de départ située à la limite Gières-Murianette.

Trois ou quatre gares en amont :
Uriage à l’entrée de la ville, devant la fontaine avec montée des bennes entre le casino et l’usine de cosmétique
Le Bouloud, à Saint Martin d’Uriage
La Grivolée, toujours à Saint Martin d’Uriage
Chamrousse au Recoin

La ligne
Le survol, selon le choix de l’emplacement de la gare de départ, de Gières, Venon, Saint Martin d’Hères, Le Murier, Villeneuve d’Uriage, Uriage, et de Saint Martin d’Uriage.
Un flux continu de cabines de 30 personnes, toutes les 30 secondes, de 6 heures du matin à minuit, 7 jours sur 7.
Des pylônes de 30 mètres de haut, soit la hauteur d’un immeuble de 10 étages.
Une saignée de l’ordre de 40 mètres dans la forêt sous les 13 kilomètres de ligne dans la forêt, à laquelle devra s’ajouter une route entretenue en toute saison (déneigée et salée en hiver) serpentant tout le long du trajet pour assurer la sécurité et l’éventuelle évacuation des personnes transportées.…

Le téléphérique, inscrit en annexe dans le PDU de l'agglomération grenobloise pour 2013

La commune de Gières a demandé l'inscription du projet de téléphérique dans le PDU de l'agglomération grenobloise.
Par ailleurs elle suggère à la mairie de Saint-Martin-d'Uriage,
lors de l'enquête publique, d'inscrire l'éventuel projet de téléphérique dans le PADD du PLU.


lettreSMH

Le projet de téléphérique a donc été inscrit en annexe du P.D.U. (Plan de Déplacement Urbain) de l’agglomération grenobloise à l’échéance 2013-2018.

pdu

Par ailleurs un lobbying important est mis en œuvre par les instigateurs du projet (réunions publiques, articles de presse…).

La mobilisation de la population au travers de l’association "Les pieds sur terre" ainsi que la pertinence des arguments ont abouti à «l’enterrement» du projet… jusqu’au dossier de candidature de la ville de Grenoble aux Jeux Olympiques.

Un téléphérique Gières-Chamrousse dans le dossier de candidature de la ville de Grenoble aux J.O. de 2018 !

Grenoble-Isère a présenté le 21 Janvier sa candidature aux J.O. 2018 auprès du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) avec le projet de liaison par câbles Gières-Chamrousse dans son dossier !

Le propos de notre association n’a pas été de se positionner pour ou contre la candidature de Grenoble aux Jeux Olympiques de 2018 ni d’en juger la pertinence dans son ensemble.
Mais le projet de liaison par câble Gières-Chamrousse faisait partie de l’habillage très «marketing» du dossier de candidature.

Un alibi écologique :
L’écologie dont la candidature aux JO en ce qui concerne le transport par câble Gières-Chamrousse se réclamait est une écologie de façade. Un projet de téléphérique peut en effet dans l’absolu être considéré comme écologique car il fonctionne à l’électricité, mais encore faut-il qu’il serve à quelque chose, qu’il soit régulièrement utilisé de façon optimale.
Or cela ne peut pas être le cas :
- Signalons que pour les Jeux Olympiques, les sportifs ne pouvaient évidemment pas partir du village olympique à Grenoble avec toutes leurs équipes et matériels en tramway puis en télécabine. Pour les spectateurs, le téléphérique n’aurait concerné que les spectateurs des compétitions de freestyle, snowboard et ski acrobatique... Au regard du nombre de personnes qui auraient été transportées et du nombre de jours qu’auraient duré ces compétitions, une organisation de navettes (pourquoi pas électriques) semblait plus raisonnable.
- Par ailleurs, ce projet de transports par câbles pour aller à Chamrousse ne prend pas en compte la réalité économique de la station : faillite de la société Transmontagne qui a essayé de développer la station. La dimension de la station et ses possibilités d’expansion ne justifient pas un investissement d’une telle ampleur.
- Ce téléphérique ne correspond pas non plus aux besoins en matière de transport en commun de la population survolée par le câble pour se rendre à son travail : un débit de 4 800 personnes-heure, soit près de 40 000 personnes transportées par jour alors que le flux annuel moyen sur la totalité de la route de la combe d’Uriage n’est que de 15 000 véhicules / jour.
Si on admet le report habituel évalué par les spécialistes au mieux à 10 %, il resterait 13 500 véhicules sur la route ... et il n’y aurait au mieux que 6 000 personnes transportées par jour dans les cabines, soit un taux de remplissage de 15 % seulement !
Ce taux de report de 10 % serait par ailleurs difficilement atteint du fait d’une part d’un report modal dissuasif (voiture+cabines+tramway ou bus) et d’autre part du fait que des populations entières seront survolées par le câble mais sans possibilité de l’utiliser car non desservies par des gares.

Le dossier de Grenoble n’a pas été retenu pour la candidature de la France aux J.O. de 2018.
Grenoble n’a pas été choisie par le CNOSF pour défendre la candidature française aux Jeux Olympiques de 2018.

Mais nos élus ne renoncent pas au projet pour autant.
Dans les semaines qui ont suivi :

- Michel Destot, député-maire de Grenoble, Jacques Guillot, président des maires des stations de l’Isère et maire de Chamrousse, Didier Migaud, député-président de la Métro, André Vallini, député-président du Conseil Général ont décidé de réunir un comité de pilotage partenarial «projet de territoire» pour «rebondir ensemble pour l’avenir de notre ville, de notre agglomération, de nos stations et de notre département.»
- Stéphane Siébert déclare à la presse : «sans les subventions extérieures que l’on pouvait attendre des JO, il faudra attendre un peu plus de temps avant que ces infrastructures ne se réalisent.»
- Le Maire de Chamrousse déclare qu’ «il va continuer à se battre». Quant aux aménagements, l’élu veut s’appuyer sur les études qui ont été réalisées dans le cadre du dossier de candidature. «Cette décision, c’est juste un petit coup de frein». Et concernant le téléphérique depuis Grenoble, «rien n’est impossible» (DL du 24 mars 2009)
- Michel Issindou, Maire de Gières, déclare, quant à lui (Gières Info n°327), que, «…s’il n’est pas question pour le moment d’envisager un transport par câble entre Gières et Chamrousse, il ne faut pas s’interdire d’y penser…»